Je viens d’achever la lecture d’un article écrit par l’autrice ROSE MARY pour la revue « La Déferlante » et je voudrais partager mon ressenti pour différentes raisons. Tout d’abord parce qu’à l’époque j’étais jeune et peu ou mal consciente de l’impact de ce qui semblait être pour moi un fait divers. Au fait ce n’était pas qu’un simple fait divers à classer dans une chronique criminelle mais bien une affaire médiatique révélant au grand jour un problème majeur de société: La violence faite aux femmes. Par ailleurs, avec du recul je m’aperçois que cette affaire révèle une autre problématique de notre système: 2 poids, deux mesures. La compassion n’est pas identique selon notre caste ou classe sociale et cela est inacceptable.

Pour commencer je tiens à signaler que cet article est vraiment bien rédigé. Rose Mary est également l’autrice et la créatrice du compte instagram @préparezvouspourlabagarre un compte que je suis depuis quelques temps. Evidemment c’est un compte doté d’une ligne éditoriale féministe mais ouvert à tous.tes.

L’affaire Trintignant pour rendre hommage à cette femme. Après avoir lu sérieusement l’article, j’ai tenté de me renseigner sur ce scandale qui date de l’année 2003. Je me suis aperçue au fil de mes recherches que l’affaire Trintignant est souvent présentée comme l’Affaire Cantat du nom de l’agresseur. Je trouve cela dommage qu’on nomme une affaire du nom de l’assassin car on occulte la victime et l’enterre dans une non existence. Pour en revenir aux faits: Le 26 juillet 2003 à Vilnius, Lituanie Marie Trintignant actrice française de 41 ans est frappée à plusieurs reprises (une vingtaine de coups de poings) par son conjoint Bertrand Cantat chanteur du groupe de rock français Noir Désir. Après quelques jours de coma elle est décèdée le 1er Aout 2003.
Une histoire de violences conjugales. La spécificité de cette affaire de violence conjugale c’est évidemment que les protagonistes n’étaient pas des anonymes.Il s’agissait bien de deux idoles du milieu culturel cinématographique et musical français. Cela a permis de médiatiser ces violences dont les femmes souffrent au sein de leur vie de couple qui peuvent parfois prendre une dimension tragique. Ce qui me semble indécent, c’est la réception de ce crime au yeux de la société. Il est souvent annoncé qu’en France une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Avec une telle statistiques nous pourrions considérer que les accusés et leur défense puissent accepter, admettre la réalité. Or dans le cas de l’affaire Trintignant, on a tenté d’expliquer les coups de l’assassin de l’actrice, le faisant passer pour un crime passionnel. Mais est-ce que la passion peut expliquer et/ou justifier la mort? J’en ai marre que sous prétexte de fantasmes culturels, littéraires et ou mythologiques ou accorde du crédit à ces crimes dits « passionnels ». À mon humble avis dans cette notion juridique est vite devenu un « alibi » pour les assaillants qui commettent des FEMINICIDES. Je suis effarée que notre système patriarcal aie tendance à justifier la violence et à accabler les victimes qu’elles soient mortes ou vivantes. C’est salir leur mémoire, les déshonorer. IL FAUT VRAIMENT QUE CELA CESSE.
Des moeurs de la Haute société. Je voudrais finir par un point saillant qui est clairement expliqué dans l’article de Rose Mary. L’affaire Trintignant s’est conclut en 2004 par la condamnation (en Lituanie) de Bertrand Cantat à 8 ans de prison pour le chef d’accusation suivant: meurtre commis en cas d’intention indirecte indéterminée ». Il a été rapidement transféré en France où il a bénéficié d’une libération conditionnelle en 2007. En faisant le calcul, avec les remises de peine on a environ 4 ans au compteur. Tous être humain avide de justice crierait au scandale ! 4 ans ! C’est ce que valait la vie de cette femme? Je respecte les décisions de justice car au fond de moi j’aime croire qu’elles sont toujours murement réfléchies. Cette affaire révèle toutefois une injustice. Parce qu’un anonyme, issu d’une classe moyenne ou plus populaire aurait probablement subit un sort plus arbitraire. Je suis persuadée que CANTAT qui était issu d’une élite culturelle a bénéficié de sa condition par son réseau professionnel, musical, culturel…et comme il est stipulé dans l’article cela donne l’impression que « l’élite réussit toujours à s’affranchir des codes et règles de société » d’un point de vue moral et pénal.
Pour toutes les anonymes qui meurent sous les coups de leurs conjoints. J’apprécierais oeuvrer au sein d’une association luttant contre les violences sexistes et conjugales. Lorsqu’on parle de #feminicide c’est souvent trop tard, la tragédie n’a pas été évitée. Par ces quelques mots j’espère rendre un hommage à toutes ces femmes dont la vie a été arbitrairement interrompue par le patriarcat.

